
On recense de nombreuses maladies des poumons, affectant la capacité respiratoire, telles que la pleurésie, la mucoviscidose ou l'œdème pulmonaire, par exemple. Le pneumothorax en fait partie, s'attaquant à la cavité pleurale.
Pneumothorax : une pathologie affectant la cavité pleurale
Le pneumothorax est une pathologie qui affecte la cavité pleurale, c'est-à-dire l'espace (virtuel) qui se situe entre les deux feuillets de la plèvre (la membrane qui recouvre les poumons). En principe, cet espace est vide. Il ne contient qu'une fine couche de liquide pleural destiné à faciliter le glissement des feuillets l'un par rapport à l'autre.
En cas d'infection, un liquide peut pénétrer dans la cavité pleurale : il s'agit d'une pleurésie. Lorsque de l'air ou du gaz y pénètre, il s'agit d'un pneumothorax.
On compte environ 15 cas de pneumothorax sur 100 000 personnes, essentiellement chez des hommes. Généralement, le pneumothorax concerne des patients jeunes (entre 15 et 40 ans), en bonne santé, grands et minces (longilignes).
Facteurs du pneumothorax : traumatique, pathologique ou inconnu
La présence d'air dans cet espace compris entre la plèvre pulmonaire et la plèvre qui tapisse la cage thoracique peut être d'origine :
- traumatique lorsque l'air s'infiltre par une plaie (coup de couteau ou fracture de côte, par exemple) ou suite à une intervention chirurgicale (ponction par exemple) ;
- pathologique (dans 50 % des cas) suite à une maladie des poumons (pneumothorax secondaire) telle qu'un emphysème, une fibrose pulmonaire, une mucoviscidose, de l'asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une tuberculose pulmonaire et exceptionnellement un cancer du poumon ;
- spontanée (la plus fréquente), d'origine inconnue, lorsque l'air provenant des voies aériennes et du poumon passe dans la cavité pleurale par une brèche ; on parle de pneumothorax primaire ;
- génétique, car il existe également des formes familiales liées à une mutation génétique.
Les fumeurs présentent plus de risques de développer un pneumothorax, de même que les personnes qui jouent d'un instrument à vent et celles qui pratiquent la plongée sous-marine.
À noter : les récidives sont plus fréquentes lorsque le pneumothorax est consécutif à une BPCO, à un emphysème ou à une bronchite chronique.
Mécanisme pathologique et symptômes du pneumothorax
Le pneumothorax a des conséquences pathologiques et des symptômes bien particuliers. Son mécanisme pathologique est le suivant :
- La présence d'air dans la cavité pleurale entraîne le décollement du poumon de la paroi thoracique. On observe alors une rétractation du poumon.
- Le poumon étant comprimé, il a tendance à s'affaisser, ce qui rend la respiration impossible de ce côté-ci.
- Cela se traduit par une douleur thoracique (faible ou violente) d'apparition soudaine et localisée sur un côté.
Le pneumothorax s'accompagne des symptômes suivants :
- des difficultés à respirer (dyspnée) et notamment à inspirer, ce qui entraîne rapidement une angoisse ;
- une toux sèche ;
- une cyanose (coloration bleue des lèvres, de la peau et des extrémités) ;
- une tachycardie (accélération du rythme cardiaque) ;
- une difficulté à s'exprimer.
L'intensité des symptômes est fonction du degré de rétractation du poumon.
Traitement du pneumothorax
Le traitement du pneumothorax dépend de sa cause et de sa gravité. S'il s'agit d'un pneumothorax spontané, comme c'est souvent le cas :
- le repos est recommandé ;
- parfois en association avec des médicaments antidouleurs ;
- la guérison est elle aussi spontanée, le temps que l'air soit évacué ; la rémission intervient dans une période allant de quelques jours à 3 semaines.
Si le pneumothorax est important, on procède à :
- l'aspiration de l'air (exsufflation) à l'aide d'une aiguille placée environ quatre travers de doigts au-dessus du mamelon sous contrôle radiographique ;
- la pose d'un drain sous anesthésie locale afin de permettre l'expansion du poumon et sa cicatrisation.
Une intervention chirurgicale peut être envisagée lorsqu'il s'agit d'un pneumothorax récidivant (ou ne guérissant pas) ou s'il est particulièrement sévère et invalidant. L'opération consiste à accoler les deux feuillets de la plèvre pour empêcher leur décollement. Suite à une chirurgie thoracique vidéo-assistée, le taux de récidive est de 4-5 % ; il est de moins de 1 % en cas de chirurgie conventionnelle (bullectomie avec pleurectomie, ou bien abrasion de la plèvre).
Après un traitement classique (drainage et repos), le taux de récidive des pneumothorax est de 30 à 50 % dans les 2 ans.