
Lorsqu'un le patient a été traité, il est nécessaire de surveiller toute apparition d'une récidive du cancer du poumon. Cependant, la meilleure des préventions reste celle qui vient en amont, comme éviter les facteurs à risques (notamment ne pas fumer) et manger sainement.
Le mécanisme des récidives du cancer du poumon
On parle de rechute ou de récidive de cancer des poumons lorsque celui-ci réapparaît dans les poumons après avoir été traité une première fois. Sa réapparition peut se faire précisément au même endroit, dans la même zone, ou à distance.
Il ne s'agit pas d'un nouveau cancer, mais généralement de cellules cancéreuses ayant échappé à la chirurgie du cancer du poumon. C'est souvent le cas :
- Lorsque les cellules cancéreuses se situent dans des zones difficiles d'accès (exemple : tumeurs de l'apex pulmonaire, partie haute du poumon au niveau des premières côtes).
- Ou si les ganglions du médiastin ont été atteints par la tumeur (et ce, même si un curage ganglionnaire a été réalisé).
C'est justement pour limiter le plus possible ces risques de rechute que les différentes méthodes (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie) sont combinées.
Bon à savoir : une association d’immunothérapie (avec le nivolumab) et de chimiothérapie en amont de la chirurgie se révèle très efficace pour diminuer les risques de rechute et améliorer la survie des patients.
De plus, les rechutes sont fréquentes puisque les poumons peuvent aussi être le siège de cancers secondaires avec l'apparition de métastases. Les rechutes dans cette zone peuvent donc être liées à un autre cancer.
Les récidives peuvent survenir aussi bien :
- immédiatement après la fin du traitement du cancer du poumon ;
- plusieurs mois, voire années plus tard.
Néanmoins, les risques de récidives diminuent avec le temps. Il y a ainsi moins de risques d'être victime d'une récidive de cancer pulmonaire au bout de 5 ans que seulement 1 an après la fin du traitement.
À noter : la majeure partie des récidives de cancer bronchopulmonaire surviennent dans les 2 ans qui suivent et le cancer du poumon est un cancer dont le taux de survie 5 ans après le diagnostic est très faible.
Éviter la récidive du cancer du poumon passe par une surveillance régulière
Pour prévenir les risques de récidive, il est très important que les patients ayant été traités pour un cancer du poumon soient régulièrement surveillés par leur médecin et leur pneumologue.
Objectifs du suivi pour prévenir une récidive
Après le traitement, le suivi mis en place vise :
- à s'assurer que le patient répond correctement au traitement ;
- à repérer et à soulager autant que faire se peut les effets secondaires liés au traitement, même s'ils apparaissent tardivement ;
- à s'assurer que le patient reste en forme suffisante et apprenne à vivre avec son cancer ;
- à contrôler que de nouveaux symptômes ne font pas leur apparition ;
- à s'assurer qu'aucun nouveau signe de cancer ne ressurgisse ;
- à surveiller qu'aucun cancer ne se développe par ailleurs.
Le suivi peut aussi avoir pour objectif d'accompagner les consommateurs de tabac à arrêter de fumer. En effet, en cas de cancer du poumon diagnostiqué à un stade précoce, l’arrêt du tabac augmente l’espérance de vie des patients de 22 mois en moyenne en comparaison des patients qui continuent de fumer.
Examens pratiqués pour prévenir une récidive
Généralement, on procède à :
- un examen clinique :
- tous les 3 mois pendant 2 ans,
- puis, tous les 6 mois pendant 3 ans ;
- une radiographie des poumons au même rythme que l'examen clinique ;
- des scanners thoraciques de contrôle tous les 6 mois pendant 2 ans, puis tous les ans pendant 3 ans.
Bon à savoir : le scanner sera également utilisé pour observer le foie et les glandes surrénales.
En fonction des cas, ces examens pourront être complétés par :
- une fibroscopie ;
- un scanner cérébral (à la recherche d'éventuelles métastases au cerveau) ;
- une scintigraphie osseuse (à la recherche d'éventuelles métastases dans les os) ;
- d'examens biologiques :
- numération de la formule sanguine (pour évaluer la qualité et le taux des globules blancs et rouges ainsi que celui des plaquettes) ;
- évaluation du taux de certains marqueurs tumoraux et d'hormones susceptibles de révéler des anomalies ou des dysfonctionnements au niveau de certains organes.
Le suivi dépend en grande partie du stade auquel a été diagnostiqué le cancer et du traitement qui a été mis en place.
Application Internet : outil de prévention d'une récidive
Il existe une application Internet permettant aux patients de recenser leurs symptômes et ainsi d'évaluer la probabilité d'une éventuelle rechute de cancer pulmonaire. Grâce à ce logiciel, les patients peuvent chaque semaine s'auto-évaluer et détecter le plus tôt possible des signes alarmants. Le questionnaire réalisé est communiqué chaque semaine à l'oncologue qui suit le patient.
À noter : cette technique novatrice n'est pas généralisée, mais pourrait le devenir.
Prise en charge d'une récidive de cancer du poumon
Lorsqu'une récidive de cancer pulmonaire a lieu, l'attitude à adopter doit faire l'objet d'une concertation pluridisciplinaire. Le choix qui sera fait dépend également de la nature du cancer initial.
En cas de récidive d'un cancer du poumon non à petites cellules
Dans ce cas de figure, les options suivantes sont envisagées :
- Le plus souvent, une chimiothérapie est proposée.
- Une radiothérapie peut également être de mise si les doses administrées au cours du traitement initial n'ont pas été trop élevées.
- On peut également prévoir une nouvelle chirurgie dans la mesure où le patient est opérable. Cette option est envisageable s'il s'agit d'une métastase unique, par exemple.
En cas de récidive d'un cancer du poumon à petites cellules
Dans ce deuxième cas de figure, les options possibles sont les suivantes :
- Si c'est un cancer du poumon à petites cellules qui récidive, on propose une chimiothérapie.
- Si la récidive intervient plus de 3 mois après la fin du premier traitement, on peut ré-entreprendre exactement le même protocole chimiothérapeutique que lors du traitement initial.
- De même, une radiothérapie peut être proposée si les doses administrées au cours du traitement initial n'ont pas été trop élevées. En cas de métastases osseuses ou cérébrales, on aura également recours à cette méthode.
Aussi dans la rubrique :
Traitements et prévention du cancer du poumon
Sommaire
- Différents traitements possibles
- Vivre avec la maladie
- Prévenir un cancer du poumon