
La radiothérapie du poumon constitue l'une des méthodes possibles pour le traitement de cette pathologie. Elle peut venir parfois en complément d'une chirurgie ou d'une chimiothérapie. Elle est plus fréquente en cas de tumeurs épidermoïdes (non à petites cellules) pour lesquelles elle est employée une fois sur quatre.
Pourquoi faut-il utiliser la radiothérapie du poumon ?
La radiothérapie du poumon est intéressante pour éliminer les cancers du poumon localisés. Le pronostic du cancer du poumon traité par radiothérapie est favorable si la personne possède encore une bonne fonction respiratoire, ce qui laisse supposer qu'elle sera en mesure de bien tolérer ce traitement.
Ce traitement du cancer du poumon peut être envisagé dans différents buts :
- pour traiter certains cancers du poumon de stade IIIa (notamment les tumeurs épidermoïdes) ;
- en cas de cancer de stade IIIb, en association avec une chimiothérapie du cancer du poumon ;
- pour remplacer une chirurgie du cancer du poumon lorsque la tumeur ne peut pas être ôtée ou que le patient ne peut pas être opéré (cancers de stade Ia ou Ib) ;
- si la tumeur n'a pas pu être retirée en totalité (cancers de stade II) ;
- pour compléter un traitement chirurgical ou chimiothérapeutique lorsque la tumeur a atteint la paroi du poumon ;
- pour traiter les cancers du poumon métastasés ;
- pour traiter les cancers du poumon à petites cellules encore localisés, en association avec une chimiothérapie et/ou une immunohérapie.
À noter : dans la mesure où la radiothérapie a été efficace, on peut procéder au traitement préventif d'éventuelles métastases cérébrales afin d'éviter leur apparition.
Déroulement des séances de radiothérapie du poumon
Dans le domaine de la radiothérapie du poumon, il existe 2 méthodes : la radiothérapie conformationnelle et la curiethérapie. Quelle que soit la technique choisie, les séances se déroulent de manière étalée.
Radiothérapie conformationnelle
En France, on utilise essentiellement la radiothérapie conformationnelle en trois dimensions (RC3D) qui permet de focaliser les rayons sur une zone précise et ainsi d'épargner le plus possible de tissus sains.
Grâce à des images en 3D obtenues par scanner, on peut visualiser la tumeur et les organes voisins et, à l'aide de logiciels, orienter les faisceaux et les distribuer de façon optimale. Il est également possible de procéder à une radiothérapie qui tient compte des mouvements de la cage thoracique au cours de la respiration. Pour limiter l'irradiation des tissus sains, plusieurs solutions existent :
- Le patient doit bloquer sa respiration pendant une dizaine de secondes.
- Des rayons ne sont émis que lorsque la tumeur se place dans l'axe du faisceau (gating).
- Le faisceau de rayons se déplace en même temps que la tumeur en suivant les mouvements respiratoires (tracking).
La radiothérapie conformationnelle est la technique la plus adaptée pour limiter les récidives locales de cancer du poumon.
Curiethérapie
Une autre possibilité se présente : la curiethérapie, qui est une radiothérapie interne. Dans ce cas, on introduit une matière radioactive directement dans la tumeur (ou dans la zone dans laquelle elle se trouvait avant ablation). L'isotope radioactif va alors détruire les cellules tumorales environnantes.
Généralement, cette méthode permet de traiter les cancers du poumon non à petites cellules qui bloquent les grosses voies respiratoires du poumon. Néanmoins, de façon exceptionnelle, la curiethérapie peut être le traitement de référence chez les personnes trop affaiblies pour être traitées par radiothérapie.
Fréquence des séances de radiothérapie du poumon
Les séances de radiothérapie sont fractionnées. On procède à des irradiations au cours de plusieurs séances quotidiennes d'une vingtaine de minutes chacune (l'irradiation proprement dite n'est que de quelques minutes). Généralement, les séances s'étalent sur une période de 1 à 2 mois, à raison de 4 ou 5 par semaine.
Effets secondaires de la radiothérapie du poumon
Même si tout est fait pour les limiter, la radiothérapie est une méthode de traitement entraînant des effets secondaires. Ceux-ci n'apparaissent pas avant la troisième semaine de traitement. Ces effets secondaires dépendent :
- de la taille de la zone à traiter ;
- de la forme de cette zone ;
- de la dose de rayons qui est émise ;
- de la fréquence et du mode d'administration.
Les effets secondaires les plus souvent observés sont :
- une légère brûlure de la peau se traduisant par une rougeur (érythème) ;
- une dysphagie (douleur à la déglutition) ;
- des nausées et des vomissements ;
- un essoufflement ;
- plus rarement :
- une douleur au niveau de la zone irradiée,
- un durcissement de la peau,
- des troubles pulmonaires liés à une fibrose pulmonaire.
Aussi dans la rubrique :
Traitements et prévention du cancer du poumon
Sommaire
- Différents traitements possibles
- Vivre avec la maladie
- Prévenir un cancer du poumon