Pronostic du cancer du poumon

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Un homme à l'hôpital Thinkstock

Le dépistage non encore systématisé contribue à retarder le diagnostic et le traitement. En outre, lorsque les symptômes apparaissent, la maladie est parfois déjà avancée. Tout ceci entraîne donc un pronostic du cancer du poumon souvent pessimiste.

Un pronostic du cancer du poumon plutôt sombre

On constate qu'environ 85 % des personnes qui développent un cancer du poumon finissent par en mourir. Ainsi, lorsqu'une personne est diagnostiquée porteuse d'une tumeur au poumon, elle a environ 15 % de chances de vivre 5 ans et plus.

Toutefois, ce chiffre varie beaucoup en fonction de nombreux critères et notamment du stade du cancer du poumon et donc de sa détection plus ou moins précoce. Lorsque le diagnostic du cancer du poumon est posé à un stade terminal, il mène invariablement au décès. Or, 60 % des patients sont toujours diagnostiqués à un stade métastatique ou disséminé.

Les chances de survie sont meilleures lorsque :

  • le cancer des poumons est de stade précoce ;
  • le cancer affecte peu ou aucun ganglion lymphatique ;
  • la tumeur est de petite taille (moins de 3 cm) ;
  • il est possible de retirer totalement la tumeur par chirurgie (seuls un tiers des cas, les moins avancés, peuvent être opérés) ;
  • le patient est plus jeune :
    • la survie nette à 1 an va de 53 % chez les patients de 50-60 ans à 36 % chez ceux âgés de 80 ans,
    • la survie nette à 5 ans est de 20 % pour les hommes de 50-65 ans et de 9 % pour les plus âgées,
    • la survie à 15 ans est de seulement 5 % chez ceux qui ont près de 75 ans ;
  • lorsque le patient a une bonne condition physique (risque de décès réduit de 44 %, d'après une nouvelle étude dont les résultats ont été publiés en ligne dans la revue Cancer) ;
  • le patient cesse de fumer ;
  • le patient est en surpoids ou souffre d'obésité (diminution probable de la mortalité globale et spécifique).

Bon à savoir : on observe une survie nette à 10 ans légèrement meilleure chez les femmes (17 % chez les femmes de moins de 70 ans et 5 % chez celles de 80 ans) que chez les hommes (12 % chez les moins de 70 ans et 4 % chez ceux de 80 ans).

En revanche, le pronostic du cancer du poumon est moins favorable en cas :

Bon à savoir : 92 % des décès dus à un cancer bronchopulmonaire chez l'homme et 71 % de ceux chez la femme sont attribuables au tabac (et le cannabis est un facteur de risque supplémentaire). À noter qu'entre 2012 et 2018, le taux de mortalité par cancer du poumon chez les femmes a augmenté de 5,8 % et baissé de 13 % chez les hommes (c'est au cours de la première année de prise en charge que le risque de décès est maximal).

Pronostic du cancer du poumon : variable selon le stade

Nous venons de le voir, la survie des patients atteints de cancer du poumon dépend en partie du stade auquel le cancer est diagnostiqué. Mais elle est aussi fonction du type de cancer concerné.

Survie au cancer du poumon non à petites cellules en fonction du stade
Stade du cancer du poumon non à petites cellules Taux de survie à 5 ans
Ia (tumeur de moins de 3 cm) 50 %
Ib (tumeur comprise entre 3 et 5 cm ou propagée à la plèvre, à la bronche souche ou associée à une pneumopathie obstructive) 45 %
IIa (tumeur comprise entre 5 et 7 cm ou idem qu'en Ib avec possibles métastases dans les ganglions lymphatiques régionaux) 30 %
IIb (idem qu'en IIa avec métastases dans le thorax, le diaphragme, la plèvre, le péricarde ou présence de nodules pulmonaires dans le même lobe) 30 %
IIIa (tumeur de plus de 7 cm s'étant propagée dans le médiastin, la plèvre, une bronche, les ganglions lymphatiques, une vertèbre...) 15 %
IIIb (idem qu'en IIIa ou présence de nodules ou de métastases dans un autre lobe du poumon ou du côté opposé au côté de la tumeur primitive) 5 %
IV (tumeur disséminée ou présentant des nodules dans le poumon opposé ou sur la plèvre avec épanchement pleural malin) 1 %

Bon à savoir : les taux de survie à deux ans du cancer du poumon non à petites cellules ont doublé en 20 ans grâce aux avancées thérapeutiques récentes et à l’utilisation des thérapies ciblées destinées à ce type de cancers. Avec l'mmunothérapie (nivolumab) couplée à la chimiothérapie avant une chirurgie, les taux de rechute diminuent également considérablement.

Survie au cancer du poumon à petites cellules en fonction du stade
Stade du cancer du poumon à petites cellules Taux de survie
Stade limité (tumeur cantonnée au thorax : poumon, médiastin et ganglions lymphatiques locaux du même côté, et pouvant être traitée par radiothérapie) 16 mois à 2 ans
Stade étendu (tumeur disséminée dans l'autre poumon, aux ganglions lymphatiques, au foie, au cerveau, aux os...) 6 mois à 1 an

Bon à savoir : les taux de survie du cancer du poumon à petites cellules n'ont pas évolué (seule l’immunothérapie semble apporter un bénéfice modéré chez les patients métastatiques) et si la mortalité a chuté au cours du temps, ce n'est que parce que ce type de cancer se rencontre de moins en moins souvent.

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