Le dépistage du cancer du poumon n'est, à ce jour, pas encore systématisé. Ce sont donc les symptômes propres à cette pathologie qui amènent le plus souvent les patients à demander un diagnostic. Quant au pronostic, il reste malheureusement assez pessimiste.
Dépistage du cancer du poumon : pas systématique
À ce jour, aucun test de dépistage du cancer du poumon organisé de façon systématique n'existe. De ce fait, seule l'apparition de symptômes évocateurs d'un cancer doit amener à consulter un médecin ou un pneumologue. Ce sera notamment nécessaire en cas de troubles respiratoires importants (toux chronique, crachats sanglants, essoufflement, etc.). En outre, le cancer du poumon peut rester asymptomatique pendant très longtemps.
Néanmoins, une nouvelle technique de dépistage (test ISET® pour isolation des cellules par la taille) a vu le jour. Elle permet de repérer un cancer grâce à une simple prise de sang, bien avant qu’on puisse l’observer par imagerie médicale et avant l'apparition de symptômes.
Quoiqu'il en soit, des efforts importants doivent être faits dans le domaine de la prévention du cancer du poumon puisqu'il s'écoule en moyenne 6 semaines entre l'apparition de ces symptômes et le diagnostic du cancer du poumon proprement dit. Or, on sait que plus le cancer des poumons est diagnostiqué tardivement plus le nombre d'options de traitement disponibles est faible et plus le pronostic est sombre. De fait, les chances de réussite du traitement et donc de survie diminuent. Ainsi, 60 % des patients sont diagnostiqués à un stade métastatique ou disséminé et ne sont malheureusement pas curables.
Il est également du devoir des médecins de demander systématiquement une fibroscopie lorsqu'un patient fumeur et âgé de plus de 40 ans consulte pour des crachats sanglants.
Selon les experts, la mise en place d'un dépistage chez les personnes âgées de plus de 60 ans et consommant plus de 20 cigarettes par jour permettrait de faire baisser de 25 % la mortalité du cancer du poumon. Ce dépistage pourrait également être systématiquement proposé aux personnes exposées à des produits cancérigènes tels que l'amiante.
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Bon à savoir : un essai clinique plaide en faveur d'un dépistage par tomodensitométrie à rayons X (scanner) plus régulier chez les personnes à risque, puisqu'il a été prouvé que celui-ci n'entraînait pas de stress excessif, y compris à long terme.
Fibroscopie bronchique : l'un des modes de dépistage
Bien que cette méthode ne soit pas utilisée de façon systématique, elle est suffisamment sensible pour permettre de diagnostiquer la plupart des cancers bronchopulmonaires. La fibroscopie (endoscopie bronchique) permet les actions suivantes :
- Aller directement explorer les voies aériennes supérieures, ce qui permet généralement de déceler une éventuelle tumeur du poumon. À titre de comparaison, ce n'est pas le cas de la radiographie pulmonaire qui ne permet pas de voir les petites lésions cancéreuses.
- Être couplée à une auto-fluorescence de l'arbre bronchique qui, en soumettant le tissu bronchique à une lumière d'une certaine longueur d'onde, permet de rapidement repérer les lésions cancéreuses (le tissu malade renvoie la lumière différemment du tissu sain).
Dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose
Il y a aujourd'hui la possibilité de procéder au dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose (ou DSFD ou encore tomodensitométrie spiralée [hélicoïdale] à faible dose).
Néanmoins :
- Ce dépistage ne s'est pas systématisé car des incertitudes persistent quant aux possibles dangers de mauvaises interprétations. En effet, le DSFD entraîne le suivi de 20 % des patients alors qu'en réalité seul 1 % d'entre eux présente réellement un cancer du poumon.
- Par ailleurs, pratiquer ce type de scanner est à la fois complexe, coûteux et générateur d'effets secondaires (la répétition d’examens radiologiques entraînant un cumul de doses de rayons X au niveau des organes thoraciques, notamment les poumons et les seins).
- Cependant, ce dépistage aurait permis de diminuer de 20 % le nombre de cancers du poumon, celui-ci étant pris en charge 1 an plus tôt. Le plus judicieux serait donc de ne pratiquer un DSFD annuel que chez les fumeurs (ou anciens fumeurs) âgés de 55 à 75 ans.
Pour autant, même chez des fumeurs, la Haute Autorité de santé estime qu'au regard des critères définis par l’OMS, les conditions de qualité, d’efficacité et de sécurité nécessaires à la réalisation du dépistage du cancer broncho-pulmonaire par DSFD ne sont pas réunies.
Dépistage du cancer du poumon par analyse des crachats
Le dépistage du cancer du poumon par analyse des crachats pose les mêmes problèmes que le DSFD. En effet, cette technique n'est pas assez précise pour être utilisée de façon systématique.
Cependant, les récents progrès réalisés dans le domaine de la génétique pourraient bientôt permettre de mettre en évidence les caractéristiques des cellules pulmonaires cancéreuses, et ainsi de facilement les repérer à partir des crachats. Beaucoup moins onéreuse que le scanner, cette méthode pourrait se généraliser rapidement si de bons résultats sont obtenus. Cela permettrait de mettre en place un dépistage généralisé du cancer du poumon.
Aussi dans la rubrique :
Symptômes et diagnostic du cancer du poumon
Sommaire
- Symptômes et manifestations
- Diagnostic et dépistage
- Qui consulter ?