
Les effets secondaires de la chimiothérapie, parmi les traitements les plus courants pour le cancer du poumon, sont à ne pas négliger car souvent lourds. Seul ou en complément, d'autres méthodes existent : la chirurgie, la radiothérapie ou l'endoscopie bronchique.
Introduction : effets secondaires de la chimiothérapie du cancer du poumon
Le traitement par chimiothérapie du cancer du poumon est une approche qui entraîne généralement des effets secondaires relativement sévères. Ces effets indésirables seront toutefois extrêmement variables tant en intensité qu'en localisation en fonction :
- du type de médicament administré ;
- de la dose ;
- de l'état de santé général du patient, etc.
De même, ils peuvent survenir aussi bien au début du traitement que plusieurs semaines après.
Les effets secondaires sont tout d'abord et paradoxalement d'ordre pulmonaire. Puis, l'on distingue les effets secondaires à court et long terme.
À noter : même dans le cadre du traitement du cancer du poumon à petites cellules, les effets secondaires de la chimiothérapie ne seront pas uniquement centrés sur les poumons.
Des effets secondaires paradoxaux
Les effets secondaires de la chimiothérapie dans le cancer du poumon vont, paradoxalement, entraîner des troubles respiratoires. Les plus fréquemment observés sont :
- un essoufflement ;
- des difficultés à bien respirer avec une respiration sifflante parfois ;
- des douleurs thoraciques ;
- une toux ;
- des expectorations teintées de sang.
Effets secondaires à court terme de la chimiothérapie du poumon
Les effets secondaires de la chimiothérapie qui surviennent à court terme sont généralement prévisibles et temporaires. C'est pourquoi d'autres traitements sont prescrits en parallèle du traitement chimiothérapeutique proprement dit. Cependant, ces effets secondaires ne sont pas systématiques : la perte des cheveux, par exemple, n'est pas obligatoire, car elle dépend des médicaments administrés.
On retrouve souvent :
- des troubles de l'appareil digestif avec :
- des nausées et des vomissements (dans les heures qui suivent le traitement et généralement pendant environ 24 heures, mais parfois plus),
- des diarrhées (fréquemment),
- des inflammations et douleurs de la bouche (une semaine après le traitement et surtout quand les doses sont élevées ; on observe parfois l'apparition d'ulcères) ;
- une perte d'appétit liée à ces troubles digestifs, d'autant que certains médicaments entraînent une modification du goût et de l'odorat ;
- une aplasie médullaire (baisse du taux de certaines cellules sanguines) :
- réduction du nombre de globules blancs (leucopénie) avec un risque d'infections augmenté surtout chez les personnes recevant de hautes doses de chimiothérapie (en cas de cancer du poumon, ce sont les infections bactériennes qui sont les plus courantes),
- réduction du nombre de globules rouges (anémie) avec la fatigue qui en découle, de même qu'une pâleur et un certain malaise (sensation de faiblesse),
- réduction du nombre de plaquettes (thrombocytopénie) avec des difficultés à cicatriser et avec l'apparition facilitée de saignements, d'hématomes et d'ecchymoses ;
- une importante fatigue et une lassitude généralement liées à la perte d'appétit, à une anémie et à une légère dépression (dans le cas du cancer du poumon, cette fatigue est accentuée par le fait que le patient éprouve des difficultés à respirer correctement) ;
- des réactions au niveau des phanères (cheveux, poils, ongles) :
- fendillement, fragilité et noircissement des ongles (en cas de chimiothérapie à base de taxanes, des agents chimiothérapeutiques),
- amincissement et perte des poils et des cheveux (plus ou moins importants en fonction des doses) parfois 2 ou 3 semaines après le traitement ;
- des réactions allergiques (relativement rares) :
- éruptions cutanées type acné,
- sécheresse de la peau,
- démangeaisons,
- érythème (plaques rouges au niveau du visage et/ou au niveau de la zone d'injection),
- desquamation (formation de plaques de peau se détachant en lambeaux) ;
- un syndrome grippal :
- douleurs musculaires,
- fébrilité ou fièvre ;
- des troubles menstruels chez les femmes ;
- des œdèmes des membres inférieurs ;
- des troubles neurologiques qui peuvent être provoqués par n'importe quel médicament de chimiothérapie employé pour traiter le cancer du poumon non à petites cellules :
- engourdissements des extrémités (doigts et orteils), ou paresthésies,
- acouphènes (bourdonnements dans les oreilles),
- hypoacousie (diminution de l'ouïe qui mène à une suspension immédiate du traitement).
Dans tous les cas, il est important de signaler la survenue de symptômes dès que possible à l'équipe médicale responsable du traitement.
Bon à savoir : les troubles neurologiques peuvent devenir des problèmes à long terme, certains faisant leur apparition des mois voire des années plus tard.
Effets secondaires à long terme
Quoique ce soit plus rare, les effets secondaires de la chimiothérapie peuvent apparaître des mois ou des années après la fin du traitement. Généralement ils mettent du temps à disparaître. Les principaux sont :
- une fatigue anormale et persistante ;
- une baisse ou, en tout cas, une modification de l'audition ;
- des troubles sexuels :
- baisse de la libido,
- impuissance chez l'homme,
- diminution de la fertilité ;
- aménorrhée chez la femme ;
- troubles rénaux ;
- troubles cardiaques ;
- troubles hépatiques (se traduisant par une jaunisse, une augmentation de volume du foie, des douleurs dans l'hypocondre droit, de la fatigue), notamment en cas de prise de traitement à base :
- d'asparaginase (le risque de diabète est sensiblement augmenté dans les deux ans qui suivent le diagnostic d'un cancer du poumon et certains agents anticancéreux comme l’asparaginase peuvent y contribuer),
- de carmustine,
- de méthotrexate,
- de cytarabine,
- de cisplatine,
- de cyclophosphamide ;
- troubles neurologiques avec diminution de la motricité et de la sensibilité fine des mains et des pieds (proprioception).
Aussi dans la rubrique :
Traitements et prévention du cancer du poumon
Sommaire
- Différents traitements possibles
- Vivre avec la maladie
- Prévenir un cancer du poumon